domingo, 11 de octubre de 2015

Terraza en Roma


Albarrán & Cabrera


chapitre xx

Pointe sèche presque complètement blanche. On perçoit une forme derrière des balustres rongés par la lumière. Homme âgé, les yeux fermés, à la barbe blanche, la main entre ses jambes, sur une terrasse, à Rome, au crépuscule, dans la troisième heure du jour, dans le rayonnement du dernier soleil, dans le bonheur d’être libre et dans celui de vivre, entre le vin et le songe.

chapitre xxiii (extrait)

Il dit : « En vieillissant il devient de plus en plus difficile de s’arracher à la splendeur du paysage qu’on traverse. La peau usée par le vent et par l’âge, distendue par la fatigue et les joies, les différents poils, larmes, gouttes, ongles et cheveux qui sont tombés par terre comme des feuilles ou des brindilles mortes, laissent passer l’âme qui s’égare de plus en plus souvent à l’extérieur du volume de la peau. Le dernier envol n’est pas à la vérité qu’un éparpillement. Plus je vieillis, plus je me sens bien partout. Je ne réside plus beaucoup dans mon corps. Je crains de mourir quelque jour. Je sens ma peau beaucoup trop fine et plus poreuse. Je me dis à moi-même : Un jour le paysage me traversera ».


Pascal Quignard, Terrase à Rome


capítulo xx

Grabado a punta seca casi por completo blanco. Se percibe una forma detrás de las balaustradas roídas por la luz. Hombre mayor, con los ojos cerrados, la barba blanca, la mano entre las piernas, en una terraza, en Roma, en el crepúsculo, en la tercera hora del día, en el resplandor del último sol, en la felicidad de ser libre y en la de vivir, entre el vino y el sueño.

capítulo xxiii

Dice: “Al envejecer se vuelve cada vez más difícil escapar del esplendor del paisaje que se atraviesa. La piel gastada por el viento y por la edad, distendida por el cansancio y las alegrías, los distintos pelos, lágrimas, gotas, uñas y cabellos que han caído al suelo como hojas o ramitas muertas, dejan pasar al alma que se pierde cada vez más a menudo por fuera del volumen de la piel. La última partida no es en verdad más que una dispersión. Cuanto más envejezco, mejor me siento en todas partes. Ya no resido mucho en mi cuerpo. Temo morir cualquier día. Siento mi piel demasiado fina y más porosa. Me digo a mí mismo: Un día el paisaje me atravesará.”

(traduzco)


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