Summer evening, Edward Hopper |
Nous nous
taisons. Vous recommencez à regarder le fleuve, puis de nouveau la salle et
cette femme du bar qui regarde le sol. Vous dites :
_Il ne faut pas
me croire. N’écrivez plus.
_Je crois tout ce
que vous dites, les choses les plus fausses, vos mensonges. Je crois à la
totalité de ce que vous exprimez, à toutes vos paroles, à vos distractions, à
vos imbécillités. Et même à votre sincérité transcendantale au milieu de ce
fatras, j’y crois.
_N’ecrivez plus.
_Quand j’écris,
je ne vous aime plus.
On se regarde. On
cesse de le faire. Je dis :
_ Ce sont des
mots qui font peur.
_Oui.
_C’est fou ce que
le désespoir est proche… Quand on parle, je veux dire.
_Oui.
Vous souriez.
Vous avez encore pâli, à peine, encore là, au-dessus des lèvres, mais c’est
encore arrivé. Je vous dis :
_Je ne vous aime
plus. C’est vous qui m’aimez. Vous ne le savez pas.
Emily L., Marguerite Duras
Genial combinación. Letal. Duras y Hopper. Mon dieu.
ResponderEliminarNo soy la única que lo dice. Este blog tiene unas referencias exquisitas. Hopper, Duras. Blanca Andreu.
ResponderEliminarCada día te superas.
En ese mismo porche estuvo Elvis, pero su querella era distinta, y la resolvió con más tino y con el auxilio del vecindario.
ResponderEliminarhttp://www.youtube.com/watch?v=Q2-wYuLXVEw