sábado, 31 de marzo de 2012

creuser encore et encore


Nobuyoshi Araki




Extrait du journal d’Ikuko :

(…) Mais aussi soûle que j’aie été, je suis sûre d’avoir absolument respecté la dernière ligne. Je n’ai pas encore le courage de la franchir, et je crois qu’il va de même pour M. Kimura. Voici ce qu’il me dit : « C’est moi qui ai prêté à votre mari l’appareil appelé Polaroïd. J’avais en effet appris qu’il aimait vous faire boire pour pouvoir ensuite vous déshabiller. Mais bientôt, ne pouvant plus se satisfaire du Polaroïd, il en est venu à vous photographier avec l’Ikon. Sans doute parce qu’il voulait pouvoir examiner jusqu’aux plus infimes détails de votre corps, mais je crois que son véritable but était de me faire souffrir. Il me charge de développer les films, il m’excite au plus haut point, il m’oblige à résister tant bien que mal à la tentation, et c’est cela qui le fait jouir. Et ce n’est pas tout : sachant que mes sentiments se répercutent sur vous et que vous souffrez de la même manière, il en tire là encore de la jouissance. Je le hais de nous infliger de telles souffrances mais pour autant je ne peux me résigner à le trahir. En vous voyant souffrir, je ne désire qu’une chose, souffrir avec vous et creuser encore et encore cette souffrance. »


La clef. Junichiro Tanizaki.


(traduzco)


Fragmento del diario de Ikuko:

(...) Pero por muy borracha que estuviera, estoy segura de haber respetado absolutamente la última línea. No tengo todavía el valor de superarla, y creo que lo mismo le ocurre al señor Kimura. Esto es lo que me dice: "Soy yo quien prestó a su marido la cámara Polaroid. Me enteré, en efecto, de que le gustaba hacerla beber para desnudarla después. Pero muy pronto, no pudiendo satisfacerse con la Polaroid, empezó a fotografiarla con la Ikon. Sin duda porque deseaba poder examinar hasta los más ínfimos detalles de su cuerpo, pero creo que su verdadero objetivo era hacerme sufrir. Me encarga revelar las películas, me excita al máximo, me obliga a resistir mal que bien la tentación, y eso es lo que le hace disfrutar. Y aquí no acaba todo: sabiendo que a usted le afectan mis sentimientos y que sufre del mismo modo, obtiene aún más placer. Le odio por inflingirnos tales sufrimientos pero sin embargo no puedo resignarme a traicionarlo. Viéndola sufrir, no deseo más que una cosa, sufrir con usted y ahondar más y más en este sufrimiento."


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